Article rédigé par Anne Matysen
Alors que la loi dite « CAP – Liberté de création, architecture et patrimoine » devrait être définitivement votée dans les prochaines semaines, Citadia fait le bilan de ses interventions de planification (PLU) auprès de nombreuses communes françaises à la richesse indéniablement réputée. Un savoir-faire particulier au croisement des compétences du groupe.
Blois, Beaune, Carcassonne, Quimper, Cahors, Arles, Uzès, Barbizon, Saint Paul de Vence, Aurillac, Noirmoutier, Vannes, La Roque d’Anthéron, Bergerac… point commun aisément reconnaissable …. Celui de la présence avérée dans ces villes d’un « patrimoine » incontestable et incontesté. En accompagnant depuis plusieurs années l’élaboration des PLU de ces territoires aux sites protégés évocateurs, Citadia a travaillé sur de nombreux cas de figure aux côté des élus, DRAC, ABF, experts patrimoniaux. En parallèle, et en interne, en associant une large palette de compétences mobilisables au sein du groupe – urbanistes, environnementalistes, paysagistes, architectes – le groupe apporte une approche intégrée et transversale, véritable capitalisation méthodologique et opérationnelle.
A l’instar de territoires disposant d’un PLU et d’un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) autour desquels ont été proposées des règles d’urbanisme sur mesure (exemple d’Arles ci-après), de PLU avec ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) ou AVAP (Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine) , de diagnostics, d’inventaire ou d’une approche patrimoniale « simple et suffisante » , l’intégration concomitante de la vision paysagère, urbaine, architecturale, environnementale, a chaque fois, permis l’expression de recommandations ad hoc et personnalisées. Les évolutions réglementaires récentes en matière d’environnement, d’urbanisme et de patrimoine (voir ci-dessous) complexifient en effet la lecture et le traitement des secteurs à protéger et nécessitent pour les territoires d’avoir une vision à la fois vaste, experte et complémentaire des potentiels outils à proposer.
ARLES, patrimoniale à plus d’un titre
La ville d’Arles recèle un patrimoine urbain, naturel et agricole exceptionnel, reconnu aujourd’hui notamment par son label au titre du patrimoine mondial de l’UNESCO. Au-delà du centre historique, Secteur Sauvegardé protégé par un PSMV, le PLU, en cours d’élaboration par Citadia, a pour ambition de mettre en œuvre les outils permettant de pérenniser et de valoriser la richesse patrimoniale d’Arles. Une Orientation d’Aménagement et de Programmation spécifique dite « OAP Patrimoine », intimement liée à la Trame Verte Bleue et aux déplacements, a été conçue pour exprimer les orientations relatives à la composition urbaine et paysagère déclinées notamment pour les espaces « tampons » ceinturant le Secteur Sauvegardé, ou encore le Chemin de St Jacques de Compostelle. Un Cahier de recommandations architecturales, urbaines, paysagères, énergétiques et environnementales, accompagne ces documents comme guide visant à aider l’intégration de tout projet dans une logique respectueuse du territoire arlésien.
Petit patrimoine et nature ordinaire : un autre enjeu de la conservation au service de l’identité territoriale
Nos réflexions constantes sur les problématiques de conservation patrimoniale, sous toutes ses formes, de l’échelle métropolitaine au contexte villageois, amènent Citadia à devenir force de proposition sur un autre enjeu fondamental : comment préserver ce qui ne tombe pas en périmètre protégé, comment prémunir des lieux et paysages parfois « remarquables » et pourtant non reconnus par les servitudes ? Jusqu’à peu, l’effort de conservation s’était assez naturellement focalisé sur l’urgence de sauvegarder les espèces les plus menacées, les sites bâtis les plus fragiles. Or la solidarité écologique, la restauration des continuités vertes et bleues, la réconciliation entre activités humaines et biodiversité ou encore une prise de conscience de la valeur testimoniale d’une forme de patrimoine permettent de recentrer cette nature « ordinaire » et le patrimoine vernaculaire au cœur des questions ambitieuses de la conversation patrimoniale de demain. Et légitiment de les valoriser au cœur d’un projet d’aménagement. Questionner autrement l’identité d’un territoire, identifier un vocabulaire commun, reconnaitre et réglementer ces éléments aide, notamment à côté des outils réglementaires, à renforcer ce cadre de vie du quotidien.
Adopté avec modifications par l’Assemblée Nationale en deuxième lecture et transmis au Sénat le 23 mars 2016, le projet de loi LCAP, sera soumis à discussion en séance publique au Sénat les 24 et 25 mai prochain.
A compter du 1er janvier 2018 les ZPPAUP, AVAP et secteurs sauvegardés devraient être remplacés par une appellation unique dite « sites patrimoniaux remarquables (SPR) » mais le « PLU patrimonial » initialement évoqué ne devrait pas voir le jour, laissant place à deux types d’outil de maitrise de l’architecture : le « Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur » (PSVM) sur tout ou partie du site protégé ; la création dans le code du patrimoine d’un « Plan de Valorisation de l’Architecture et du Patrimoine » (PVAP) dans les parties non couvertes par le PSMV et qui aurait valeur de servitude d’utilité publique (et annexé au PLU). Les règlements des AVAP et ZPPAUP continueront de produire leurs effets dans les SPR jusqu’à ce qu’ils soient substitués par les PVAP.[/box]
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